mercredi 25 mars 2009

Premiers pas au Chili...

Nous voici au Chili!

Au final de notre escapade en stop sur la route de Los Siete Lagos (François n'oubliera jamais comment en tendant son pouce on peut se retrouver chauffeur de quatre filles!) nous sommes arrivés à San Martin de Los Andes, point de départ pour la frontière chilienne.

Nous avons attendu deux jours qu'un bus se décide à contourner la route principale, coupée par un incendie, pour enfin traverser la frontière. Nous avons donc eu tout le temps de visiter San Martin et nous pouvons affirmer que dans cette ville moche il n'y a vraiment rien à faire...

Sauf peut-être du pédalo local...

Le détour en bus rallonge le voyage de sept heures, soit douze heures en tout. Nous arrivons tous chiffonnés à Púcon, ville de jeunes, ville fashion, ville de Trek. L'air est plus doux de ce côté de la cordillère et les chiliens sont comme nous avait dit Nacho : "un peu tous ... moches". Nous, nous dirons qu'ils ont un petit "truc"! Mais ils sont vraiment très gentils et acceuillants. Ils sont tout le contraire des hordes d'english qui polluent en deux phrases l'espace sonore d'une salle à manger d'auberge, ils sont réservés et discrets.

Nous posons nos sacs chez Sonia, la matronne à bigoudis de notre bel hospedaje tout de napperons et de bois vêtu, très cosy!

Nous décidons d'agir dès le lendemain et de partir en trek pendant quatre nuits dans le Parque nacional Huerquehue. Seulement nous n'avons ni bâtons en carbone ni pantalons en gore-tex, nous nous demandons si nous pouvons prétendre au titre prestigieux de Trekeur??!

Dans le doute, nous nous proclamons "Soft-Trekeurs" pour ne pas froisser les trekeurs professionnels adeptes du Trek...

Nous sommes dons partis à la conquête de ce parc magnifique, à la végétation luxuriante composée majoritairement de Coigues (espèce de bambous) et d'Araucarias (arbre typique, mélange entre le pin et la plante grasse) certains de ces arbres ont plus de 2000 ans.

Les vallées sont encaissées et pentues un peu comme nous imaginons les forêts de Colombie. Nous nous baignons dans des lacs aux eaux potables qui sont aussi froides que revigorantes.


Il y a pleins d'oiseaux aux chants inconnus, certains se moquent constamment de nous et d'autres sifflotent en toute quiétude.
En allant chercher du bois pour illuminer nos soirées en plein air, nous avons même rencontré une migale! Dédicasse à Dom et Mimi, ne vous en faites pas, il n'y avait aucune espèce mortelle dans les environs, ni vipères ni black mambas...

Nous avons passé notre troisième nuit dans un camping où coulait une source d'eau chaude, les thermes de Rio Blanco.

Nous nous sommes décapés la couenne dans une baignoire de deux mètres de long creusée dans un tronc d'arbre. Au milieu des volutes de vapeur, nous apercevons les bassins naturels faits de pierre qui nous attendent dans le lit de la rivière.

Nous n'avons pas manqué d'y faire trempette sous les étoiles et au petit matin.

Parfait!
Nous regagnons la maison de Sonia exténués et assez fiers de nous.


Au final et en chiffre, 52 km effectués en 4 jours de marche avec 15 kg sur le dos. Le soft-trek c'est tout de même éprouvant! Mais ô magie du corps humain, plus les jours passent et plus nos corps s'habituent. Même nos sacs nous paraissent moins lourds (c'est vrai que la nourriture s'épuise, mais quand même!).
Conclusion, la randonnée c'est le pied!

Nous décidons de ce pas d'attaquer l'ascension du Volcan Villarica. Il faut dire que depuis que nous sommes au Chili, il nous nargue tous les jours : il domine tout l'horizon avec son cratère fumant blanchi par les neiges éternelles.

Cette ascension se fait obligatoirement par le biais d'une agence. Elle fournie piolets, crampons, chaussures, jupettes, pantalons et vestes étanches. Nous partons au petit matin avec beaucoup d'excitation et d'appréhension. C'est 1400m de dénivellés pour un sommet à 2800m d'altitude. Nous grattons 400m de dénivellés en prenant un télésiège qui n'a pas de système de freinage au départ et à l'arrivée, première sensation!
Puis nous attaquons par un sentier zigzaguant sur les flancs du volcan. Jusqu'ici tout va bien. Nous sommes dans un groupe où se mélangent tous les niveaux, le rythme imposé par les guides est donc très tranquille. Après une première pause sandwich, nous attaquons la partie enneigée.


Nous apprenons donc à nous servir des crampons, piolets et nous nous couronnons de casques. Et hop! En 1h d'efforts intenses le nevé est englouti! Jusqu'ici tout va bien.
Deuxième pause casse-dalle et nous attaquons un terrain très hostile : de la roche volcanique noire et griffante tellement poreuse par endroits qu'elle se craquèle sous nos pas. Nous pouvons voir les anciennes coulées de lave figées, comme un fleuve immobile. Dans cette partie, pas de sentiers réels, une amplitude importante, c'est la partie la plus difficile avant d'atteindre le cratère.
Un spectacle comme celui-ci, grandiose et e-s-p-e-c-t-a-c-u-l-a-r se mérite.

Le son qui sort de cet énorme trou béant fait penser à des vagues qui se fracassent sur une falaise un jour tempête. Nous ne voyons pas le fond mais nous devinons la présence magmatique qui l'habite. Le cratère est une superposition de strates multicolores aux côtés escarpés. Notre vue embrasse d'aussi loin qu'elle le peut la cordillère des Andes, les lacs et les vallées...
Nous descendons après un troisième casse-croute (et là on est gueudés!) avec la brève compagnie d'un condor, un vrai cette fois-ci.
Nous sommes descendus très rapidement sur nos postérieurs dans les toboggans naturels, avec le piolet comme frein à main. Tout s'est finalement bien passé jusqu'à l'atterrissage sur la terre plate.

Maintenant on peut vous le dire, François avait une chevillère et la veille de l'ascension il s'est tartiné de "Flogojet" (la crème des footballeurs professionnels chiliens) toute la nuit dans l'espoir de faire partir une contraction douteuse...

Nous avons dit au revoir à Sonia et nous sommes partis le soir même en bus coche-cama pour Santiago du Chili. Petit rappel, le coche-cama c'est des rangées de trois sièges s'inclinant quasiment à l'horizontal, couverture, oreiller et petit-dej. On vient même border les personnes âgées et fermer leurs bouches quand ils dorment.
Après ce séjour dans les environs de Púcon, on peut le dire les chiliens on vraiment l'esprit randonnée. On trouve beaucoup plus de sentiers balisés qu'en Argentine.

Quand nous avons mis les pieds à Santiago, ce matin le 24 mars à 7h, François est immédiatement envahi du symptôme des grandes villes : le stress.

De plus il parait que ce n'est pas une ville incontournable au charme fou.
Nous faisons le point devant un expresso et décidons expressement de squizzer la capitale.
Oui, nous l'avons fait.
Nous avons pris un bus pour Valparaíso et à peine sorti du smog de pollution de Santiago, nous entrons dans celui de la côte pacifique. Sur la terrasse du toit de l'hôtel, à travers les baies vitrées, nous attendons que le soleil perce les nuages et nous dévoile les nombreuses collines de cette ville que nous ne connaissons pas encore.

Au revoir et à bientôt.

dimanche 15 mars 2009

Brèves...

Sur la route du Chili nous avons fait halte quelques nuits dans la région de Los Siete Lagos.
Au bord du Lago Falkner, nous avons découvert quelques paysages...


Des plages sauvages....

Des condors...

Demain nous passons la frontière direction Púcon, Chile.
Au revoir et à bientôt.

jeudi 12 mars 2009

17 heures dans le train patagonien

Lundi 2 nous décidons d'attendre le train pour rentrer à Villa la Angostura, dans la maison de Nacho et Flora. Il y a un départ hebdomadaire le vendredi suivant de San Antonio Oeste à 22h, soit 5 jours à attendre. Que faire ?

Shopping, plage, cinéma, marcher, manger. De cette attente il en ressort une petite robe et une chemisette, plus de poils sur les parties visible de Cécile (les filles, pour plus de détails sur cette aventure, rdv en bas de page), le film "Milk", quelques kg de viande dans le ventre de Francois et une cure de légumes pour Cécile, quelques marques de bronzages supplémentaires, 2 nuits passées à Las Grutas (équivalent du Cap d'Agde, version Argentine) et enfin nous voici à la gare. Il est 15h. Jamais nous n'avions autant désiré prendre un train. Et plus c'est long plus c'est bon, ha ca !

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, nous aimerions faire un intermède documentaire sur la situation du réseau ferroviaire argentin, ou l'annonce d'un déclin. Les investisseurs anglais avaient tissé l'Argentine d'une toile de rails incroyable, la plus développée d'Amérique du Sud. Le réseau fut nationalisé à la fin des années 50 et victime de ses nombreuses crises économiques, jamais le gouvernement n'a pu investir dans l'entretien de ses 40 000 km de voies ferrées. Doucement mais surement, tout le réseau tomba en ruines. Plus aucun train ne circule. Des villes se sont éteintes, des villages entiers se sont dépeuplés. Dans chaque grande ville il y a une gare fantôme habitée de wagons en ruines, l'herbe pousse autour des rails, c'est étrangement pathétique.

Et dans ce cimetière ferroviaire perdure une grande ligne, le train Patagonien qui relie l'Est et l'Ouest du pays, 1500km. Il s'arrête dans ces vieilles gares, roule sur ces vieux rails et les wagons ont la couleur des années... passées.

Voir cette vieille locomotive fonctionner c'est vraiment émouvant. Comme un vestige entretenu qui peut mourrir d'épuisement à chaque instant.


Bref, nous nous armons de munitions nutritives, nous prenons la température de cette gare improbable pendant quelques heures. Les gens arrivent doucement, avec cabas, chaises de camping, enfants et bébés et tous nous attendons ce train.

Une lumière arrive du lointain accompagnée de sifflement et le quai entre en effervescence. Le miracle se produit, une énorme locomotive déboule dans une odeur de pot d'échappement tirant avec elle des wagons de toutes sortes dont deux de classe touriste, la moins chère (36 pesos soit 9 euros), la notre...
Et là, on hallucine.

Ah on voulait du roots? Et bien on est servis : on se retrouve sur une banquette de trois en vis à vis avec une banquette de trois, avec deux mamans portants un bébé et un enfant sur leurs genoux. Ça sent l'homme viril, il y a des sacs partouts, dessus, dessous, entre les sièges. Des ventilateurs brassent l'air saturé au dessus de nos têtes. Il nous faut peu de temps pour nous rendre à l'évidence, on ne va pas beaucoup dormir. Alors que faire? Une cigarette avec les squatteurs de l'entre-wagons et une visite approfondie de la rame. En plus de nos deux wagons de troisième classe, nous découvrons un wagon bar-restaurant avec tables et chaises, serveur en smoking dans un décor surranné, un wagon couchette où d'ailleurs les toilettes sont approvisionnées en savon, papier et eau, un wagon avec sièges inclinables et... un wagon cinéma! Avec sièges rembourrés et trois séances!

Mais nous, nous avons préféré jouer l'expérience de l'extrème jusqu'au bout et savourer tous les paysages qui défilaient en panoramique devant nos yeux...

Nous sommes tout de même aller boire une bière et jouer aux échecs au wagon bar. Tout le monde flottait dans un état de demi-sommeil comme des zombies. Il y en a même un qui a gerbé toute sa bière et ses empanadas sans complexes sur la table de derrière.


Ce fut 17h de pire et de meilleur.

Nous avons traversé la steppe patagonienne. Dans les rares villages ou nous nous arrêtions, à minuit ou à 5h du mat', les gens faisaient coucou ou la course train contre voiture, ou train contre mobylettes. Nous avions vraiment l'impression d'être dans l'attraction de la semaine.


Et quand enfin nous sommes arrivés à la gare de Bariloche, nous avons ressenti cette impression de "retour à la maison". La soirée organisée par les deux frères, nacho et mati, fut à la hauteur de nos espérances les plus folles : asados sans limites et un lit.
Spéciale dédicasse à Nacho et Flora qui nous ont plus qu'accueilli dans leur maison, merci pour tout. On vous attend de pied ferme en France...


Depuis nous avons été vendeur de choripan sur une compétition de motos et caballeros dans la réserve de Los Siete Lagos. Entendez par là que nous avons aidé Mati à vendre ses sandwichs-saucisses et que nous avons fait un grand tour de cheval aux Cabalgatas Correntoso. Francois a retrouvé Moncho, son cheval à propulsion arrière d'il y a 2 ans.



Nous re-prenons des vacances (!!!) avant de partir pour le Chili,


Au revoir et à bientôt.

PS : Revenons sur le moment "Femme".
Vous imaginez les tenues de 6 jours de plage : bikinis jupe et débardeur. Normalement rien ne dépasse tout est doux comme du velours, les moindres replis du corps sont lisses comme des bourlets de bébés et votre homme ne se doute pas du potentiel pileux de votre corps. Normalement.
Sauf quand on arrive dans un trou d'Argentine où aucune magicienne ne pratiquent le tour de la cire. J'ai beau être superforte dans le maniement de la pince à épiler, je ne suis pas contortionniste. Bref, pas de jupes pendant six jours. Autant vous dire qu'arrivée dans une agglomération digne de ce nom, je me suis mise en chasse. J'ai trouvé Cécilia dans un petit salon un peu crado. Tout pareil qu'en France, causette et "Mazette quels poils!". En quelques grosses couches d'une cire vert bouteille tout est presque parti, enfin.

vendredi 6 mars 2009

Attention film d'horreur...

si vous ne voyez qu´un espace blanc, attendez un peu, ca charge.

Au revoir et à bientôt...

mardi 3 mars 2009

Sous le soleil de Puerto Piramides...

Le choc thermique est rude entre Ushuaia et ici mais curieusement nous nous y sommes bien habitués!
Plantons le décor : 40 degrés au soleil, plages immenses de sable fin, criques bleutées, nous sommes sur la Péninsule Valdés, réserve naturelle où baleines, lions et éléphants de mer, pingouins, dauphins et orques se cottoient pour y passer des vacances.



Nous avons fait escale à Puerto Piramides, petit oasis où les montagnes désertiques se jettent dans la mer. Nous sommes installés dans un camping municipal sympa de hippies crados. Des rastacouères dans le désert quoi!



Pour l'instant, on lézarde, on se baigne, on sieste et on fait des compets' de bronzages. Notre tente est plantée à 100m de la plage juste derrière la dune. Et comme le dirait si bien Jacques : "Avec la mer du Nord comme dernier terrain vague... Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues..."
Sauf qu'ici il y a la chaleur et la couleur turquoise.
Nous pensons fortement à tous ceux qui sont dans le plein hiver... "Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu...". Mais arrêtons le supplice!



Nous sommes dans une phase de transit à la recherche de notre prochaine étape et surtout nous profitons du "format vacances Seychelles" à faible cout et remettons nos finances à flot.
Les vendanges commencent bientot dans le nord et nous aimerions y participer. A voir...



Pour l'instant l'application de crème solaire et la protection de nos parties sensibles devant une éventuelle pince de crabe, nous préoccupent davantage.




Allez dernier supplice, description d'une journée type à la péninsule Valdés :

Réveil à 9h environ, puis maté sur la plage ou à côté de la tente bien à l'ombre. Puis baignade, sauts ou plongeons depuis les rochers à marée haute, rebaignade, rebaignade. Enfin le midi, hop à la bouffe, boîte de thon et verdures, maté... Sieste... Promenades sur la plage ou dans des chemins environnants, jusqu'à une Loberia ("nurserie" pour lions de mer) par exemple.



Puis maté, baignade, baignade et baignade. Il est 19h, douche d'eau douce et enfin repas du soir. Asados les grands jours sinon c'est soupe de légumes avec des nouilles...
Mais bouteille de vin tous les soirs, car il faut bien se tenir au courant du terroir national. Il se fait tard, direction la tente et... dodo! Car avec des journées pareilles nous sommes vraiment très très très fatigués...



Merci de tous vos messages c'est un réel plaisir de voir que nous partageons nos aventures. N'hésitez pas à nous en dire davantage par mail.

PS : Grâce à Stéphane et Virginie nous avons effectuer un joli tour de la Péninsule. Cette expédition nous a permis d'admirer les pingouins et les lions de mer s'engraisser au soleil. Nous avons pu enfin entrevoir le gigantisme de cette péninsule et quelqu'uns de ses habitants.


Manchot...



Guanacos, cousins du lama...



Et... El tatou! L´horrible bestiole!

Nous avons manqué les orques qui viennent dévorer des petits bébés phoques, quel dommage! Pour l'heure nous voilà revenu à Perto Madryn, ville balnéaire proche de la péninsule où nous préparons la suite de notre voyage.

Au revoir et à bientôt...

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