vendredi 24 avril 2009

On a marché sur Mars!

Evidemment, le clou du spectacle de la région n'est pas le décor de "Il était une fois dans l'ouest" mais quelque chose de bien plus authentique, de bien plus grandiose et qui se mérite : la région du Sud-Lipez et le Salar de Uyuni, le plus grand, le plus haut, le plus beau. Nous avons attendu deux jours avec Osne avant que viennent s'ajouter, tels des sauveurs, les anglais Paul et Aaron : il faut être au moins quatre personnes pour que la jeep soit affrétée.


Nous serons donc sept avec le chauffeur, Don Sebastian et la cuisinière Flora.

Matériel nécessaire : slip de bains, crème solaire, bonnes chaussures, vêtements chauds, appareil photo, lunettes de soleil, papier toilette et sac de couchage. Nous n'avons qu'une vague idée de ce que nous allons découvrir mais l'excitation et l'enthousiasme sont au rendez-vous. Nous partîmes donc par un joli dimanche matin, après avoir croisé pour la première fois les english au petit dej' et jaugé leur potentiel d'adaptation au tiercé gagnant que nous formions déjà avec Osne. L'avenir nous donnera raison sur notre première impression : "ils ont l'air pas mal cool pour des rosbeefs!".

Froggies et rosbeefs, Bolivie et Norvège ont donc taillé les 1200km de pistes ensemble en taillant la bavette en franglishspanish pendant quatre jours, en usant quotidiennement les batteries du mp3 anglais et en chantant à tue-tête les airs boliviens -Cual es tu telefono?- de la seule k7 de Sebastian, lue et relue plus de mille fois. Dans les faits, ces quatre jours peuvent se résumer ainsi : petit déj-voiture-collation-voiture-almuerzo-voiture-arrivée au refuge-tea time-jeux de cartes-dîner-dormir-lever 5h. Soit en moyenne 8h de 4x4 par jour. Nos fesses sont une fois de plus sollicitées, hé oui, il n'y a pas de bitume par ici... Don Sebastian s'avère rapidement être un as du volant. Il connait la région comme sa poche, 40 ans comme chauffeur de camions dans le coin, ça aide!

Flora se révèle être un véritable cordon-bleu, plats pour carnivores, pour végétariens à la sauce locale, pas une seule fois nous avons eu faim et pas une seule petite chiassounnette... L'altitude augmente rapidement et pour ne pas en souffrir, nous mâchons de la coca. Le chauffeur doit avoir une bonne cinquantaine de feuilles dans la bouche, de l'extérieur on dirait qu'il a une balle de golf coincée sous la joue, un vrai hamster! Nous nous contentons d'une bonne vingtaine, le goût est très particulier, entre le maté et le thé vert avec une touche de menthol. S'en suit une bonne anesthésie de la bouche! Cela doit suffire car mis à part un réel essoufflement au moindre 100m à pied, nous n'avons jamais véritablement souffert de l'altitude. 24h sur 24 avec le même groupe, il y a soit moyen de péter un plomb, soit moyen de créer des liens et c'est ce qui s'est passé. Nous avons eu l'impression de vivre une amitié de colonie de vacances. Nous étions bien tristes quand il a fallu nous séparer.

Mais mis à part ces faits, quels furent les décors? Lunaires et martiens, minérals, colorés, déserts, sauvages, grandioses et immenses, innatendus et surprenants, brûlants et glacés. Le tout se situant sur l'altiplano andin, entre 3500 et 5300m d'altitude.


Rien d'autres que des touffes d'herbes ressemblants à des coiffes de lutins ne poussent à ces altitudes. Parfois, nous croisons une construction en pierre ou en torchis d'où sort d'un toit de paille un tuyau de métal fumant, bâtisse digne d'une maison de sorcière. Des lamas autains et peureux nous regardent passer avec leurs boucles d'oreille en laine roses fluos, nous croisons des hybrides d'autruches et comme traces de vie, c'est à peu près tout.


Les lagunas (entre le lac et la mare) sont colorées en fonction des minéraux, du soleil et du vent, tantôt rouges, bleues, vertes, jaunes... piquées de flamands roses.

Mercure, cuivre, souffre, borax, or et lithium forment un vrai coktail de couleurs et de richesse naturelle, mettant la réserve plus qu'en danger dans un des pays les plus pauvres d'Amérique du sud. Les mélanges de différentes roches donnent une érosion à deux vitesses : le vent et la pluie emportant les plus meubles, faisant apparaître les blocs les plus durs, posés ça et là au milieu d'un désert. Un peu comme des boules de pétanques lancés par les mains d'un géant invisible.


Au bout de deux jours sans se laver et en dormant habillés, emmitoufflés entre sacs de couchage et couvertures, nous prenons un bain bouillant dans une source d'eau chaude à 5000m d'altitude.

Nous ressortons rouges et ramollis comme des crevettes cuites. Et enfin, après ces explorations martiennes nous touchons le Salar d'Uyuni, 14000m-carré le plus de tout du monde. Nous dormons dans un hôtel fait de briques de sel et allez comprendre pourquoi, ce soir là, le repas était trop salé.

A 5h30 du matin nous accostons sur l'île Pescado, morceau de terre entouré de sel où pulullent des cactus millénaires. Le soleil se lève sur la croute immaculée de blanc... Dessous il y a de l'eau et du lithium... C'est... Wouaaaouuuu! De retour sur Uyuni nous redecouvrons la réalité de la Bolivie où se cotoient touristes en quête de spots "trop coolanww" à ajouter à leurs palmarès et boliviens à la recherche de tant d'autres choses... Nous disons au revoir aux anglais non sans avoir vidé quelques bières. Nous repartons le lendemain avec Osne pour Potosì, la ville de plus de 100 000 habitant la plus haute du monde avec 4200m (on n'arrête pas les records!)


Au revoir, et à bientôt.

5 commentaires:

  1. maman et papa ont dit27 avril 2009 à 00:42

    vous vous élevez de plus en plus haut !!aussi bien
    dans le paysage,le texte,les photos ce dernier re
    portage est magnifique,on aggrandit les photos et
    on commente avec admiration tout ce que vous nous décrivez.En ce qui concerne vos fesses ,bus ,train
    cheval,4&4.....nous ferons l'état des lieux à votre
    retour pour déceler celui qui a la couenne la plus épaisse.
    GROS BISOUS DE MAMPAP

    RépondreSupprimer
  2. Tout cela me rappelle un (très) vieux livre d'enfant : Tatap et Billilie où elle lui demandait d'aller lui décrocher la lune...
    Poursuivez ce rêve, et merci de nous le faire partager !

    Le Huret

    RépondreSupprimer
  3. C'est magnifique! on se demande presque si les photos n'ont pas été retouchées... :p
    En tout cas merci de nous faire partager tout ça; ça me fait une petite porte de rêve dans ma semaine au boulot!

    comment va ta peau? elle ne souffre pas trop avec le climat rude locale?
    Bisous mes chats-chats!

    Nouchette en direct de devant son PC

    RépondreSupprimer
  4. wouhaaaaaaaa deloin les plus belles images empathie pour ave vos arrieres et ma foi si c'est mars.... c'est du bonheur et du reve

    RépondreSupprimer
  5. c'est bien de vous voir de temps a autre....
    mais travaille ton scheimflung quand même....et attention a tes points forts merde!!!
    on est avec vous....
    le ben , la flo et l'milo...

    RépondreSupprimer