vendredi 8 mai 2009

Sajama... Rien à voir avec la chanson de Dalida, mais nous aussi on espère y revenir! Pour arriver comme pour repartir de Sajama, il faut passer par une folle journée de transport.

Voici la première. Elle commence à Cochabamba par un réveil à 4h30 pour être sûrs d'avoir une place dans le bus de 5h30... Qui finalement parti à 7h dans le bordel total de la gare routière. A midi pile, heure officielle de notre correspondance, nous débarquons à Patacamaya. Après quelques palabres nous finissons par trouver le micro qui va le plus loin dans notre direction.
Le "micro": bus local, en général un van Toyota, chargé de valises et autres bagages sur le toit et de 15 personnes (ou plus) à l'intérieur. On a du mal a avoir froid dans un micro et on partage sans le vouloir les odeurs de ses voisins. Le micro ne part que quand il est plein.

Nous voilà enfin embarqués dans la bonne direction, sur la route qui mène au Chili. Après un ultime changement, on file directement jusqu'à Sajama. Sajama, 4250m d'altitude, petit village dans un parc national au pied d'un volcan de 6542m (le plus haut sommet de Bolivie) portant le même nom.

Nous quittons l'asphalte pour un bout de piste qui nous emmène au coeur de ce plateau perdu de l'Altiplano. A l'est le volcan Sajama qui devient orange au couchant, à l'ouest les volcans Parinacota (6132m) et Pomarapi (6222m) roses au levant. Au milieu coule une rivière et les lamas paîssent.

Dans le village de 700 habitants avec 300 enfants, la vie est rythmée par le froid intransigeant qui tombe dès que le soleil passe derrière la montagne.

Branle-bas de combat, il faut s'armer de l'attirail de pulls et de chaussettes avant que le froid ne gagne l'os. Nous dormons bien serrés sous 5 grosses couvertures de laines, et bassinons notre lit avec des bouteilles remplies d'eau chaude, mais même avec le couvre-lit ambiance africa -tigre et panthère sur fond rouge- c'est rude! Est-il utile de préciser qu'ici, il n'y a pas de chauffage?

La femme qui nous indique comment aller aux sources d'eaux chaudes file de la laine de lama pour passer le temps. Le lendemain, avec Anna et David les catalans, nous chevauchons quatre beaux vélos loués aux villageois.

Seulement 6 km nous séparent des thermes mais à ces altitudes, c'est presque se prendre pour Indurain ou Jannie Longo (et sans dopage!). Finalement nous nous retrouvons à faire causette autour d'une belle pileta naturelle très chaude et en profitons pour faire un bon décrassage.

A la veillée, pas au coin du feu, nous sommes beaucoup à manger chez Marcello : nous quatre, un suisse producteur de quinoa qui habite en Bolivie et une parisienne, Julien et Pierrot, et les trois français rencontrés à Sucre qui rentrent de leur expédition sur le Sajama. On parle et on planifie autour du riz-patates : pour le lendemain nous sommes six à vouloir aller aux geysers. Il est 21h, tout le monde au lit! Une 4x4 nous emmène à 10km du village, de là nous grimpons jusqu'à la Laguna Kasira (4700m) puis à Laguna Sorapata(env 5000m).

Sur le chemin, lamas, vicuñas (vigognes), viscacha (gros lapin à la queue d'écureil) et mines anti-personnels chiliennes.

Elles doivent être là pour dissuader les passeurs de cocaïne qui ont la belle vie dans cette zone de non-droit bolivien. Il faut dire aussi, miner 100m d'une frontière qui en fait 10 000... Passons.

Il y a aussi des pumas mais d'eux, nous n'avons vu que les carcasses des lamas qu'ils ont dévorées. Nous arrivons à notre point le plus haut bien entamés... Non seulement nous devons redescendre mais aussi faire les 10km que nous avons fait en Jeep le matin, à pied!

Merci au mirage de la bière fraîche qui nous a bien fait avancer! Sur le chemin du retour nous croisons les geysers... Etranges babillements de la Terre. Certains de ces chaudrons de sorcières crachent, d'autres bouillonnent gentiment. Chacun a sa couleur et un temps de vie imparti : Au bout de quelques années la température baisse puis ils finissent par s'assécher.




Ce soir là, à la veillée sans feu, c'est spaghetti bolognaise à la viande de lama.

Nous retournerons en amoureux aux thermes, dans une autre pileta aux eaux beaucoup plus sombres.

Pour y arriver nous marchons à travers le plateau, parmi les herbes piquantes, les ruisseaux qui sillonnent le sol spongieux et les lamas. Les sommets enneigés environnants nous regardent de haut : le Sajama avec sa grosse calotte de glace et de neige, le Parinacota avec son cratère au côté tranchant et un autre, au loin, où sort une petite fumée blanche. Nous cherchons des condors dans les airs... Vraiment ce plateau a quelque chose de merveilleux et d'infini, "nous reviendrons à Sajama"!

Nous prenons la décision de retourner au Chili. Il faut dire que la perspective de la chaleur de la côte Pacifique y est pour beaucoup dans cette décision. Et entre La Paz et Arica, nous choisissons Arica. Et voici la deuxième journée de transport. Départ du village de Sajama à 6h du matin. La température est en dessous de zéro et le village est encore endormi. Le micro nous avance de 10km jusqu'à Lagunas. Il n'y a pas de bus pour nous emmener jusqu'à la frontière avant 9h... Nous dégainons nos pouces en arpentant le bitume désertique.

Le soleil qui se réveille doucement ne nous réchauffe absolument pas... Après 2km, un gentil routier emmitouflé sous ses couvertures nous embarquent dans un vieux tacot jusqu'au poste de douanes. Là, nous déjeunons, dans une odeur de wizzard, une camomille et un bout de fromage et enfin de la chaleur s'installe dans nos corps. La frontière bolivienne est passée sans encombres, reste à traverser le no man's land de 10km.

Rebelote, jambes tendues et pouces dehors, un bon gros 4x4 s'arrête, on s'empile comme des sardines en boîtes et hop la! Après une dernière formalité frontalière (avec de la coca dans les poches), nous attrapons un bus direct pour Arica. Au fur et à mesure que nous descendons en altitude, nous nous épluchons de nos vêtements et rêvons aux vagues du Pacifique, aux cocotiers et aux cocktails de jus de fruits que nous dégusterons sur la plage. Arica, c'est l'été presque toute l'année et des plages baignées par un courant chaud (ça c'est le guide qui le dit... en vrai nous avons seulement fait trempette les pieds) et des "tubes" qui rameutent tous les surfeurs d'Amérique du sud.

Après quatre heures de bus à travers montagnes et déserts nous y voilà enfin. Le choc est brutal, Arica ne possède que 180 000 habitants mais à côté de Sajama, la différence se fait rudement sentir... Circulation, animation, urbanisation, nous sommes en ville quoi!

Mais la mer est là, le soleil est là et les 20 degrés en plus aussi. Nous apprécions le changement de décor. A nous les balades sur la plage, les glaces, les vagues gigantesques et les déambulations dans les rues commerciales.

Il y a même une église bâtie par Gustave Eiffel!
Nous voulions faire un "au revoir" de réconciliation au Chili, c'est chose faite. Demain nous passons la frontière péruvienne... Au revoir et bientôt.

PS : Ca y est! Cécile ne ressemble plus à un Grizzli... Hé oui, c'est la plage ou le yéti!

7 commentaires:

  1. maman et papa9 mai 2009 à 01:15

    petit loup yeti je suis dans l'altiplano et j'ai
    brrrr!mais que c'est beau surtout avec "wizzard"
    (ça nettoie 2xplus vite). chaleur pacifique plage
    glace nous redescendons au niveau 0 quel parcours.
    Cécile garde ta pilosité dans un sac pour que nous
    contemplions au retour la fourrure du grizzli.
    gros bisous de mampap

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  2. u peu de coquetterie apres ces paysages surrealistes .. retour a la societe etle blues il etait la lui aussi??????

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  3. Qui c'est Dalida ? une copine à vous ? L'avez-vous retrouvée en rentrant du volcan ?
    A propos, Jannie Longo (1/2 siècle) vient de remporter la médaille d'or de la coupe de France du dernier championat de bicyclette sur deux roues !
    Merci pour ces bains bouillonnants et ces visions de l'infini!
    bises du Huret

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  4. Elle est dopée Jannie Longo!! allez nous faire croire qu'à 50 ans on peu battre des petites jeunettes à la fleure de l'age...
    Sympa le plantage de décor entre les deux volcans avec les lamas qui passent. Où sont Jesus et la caravane dans tout ça?
    En attente des prochaines nouvelles. moi en attendant, je suis allée voir nos lamas locaux (les vaches) en Normandie ce we et je suis malade. Je n'aurais jamais tenue à 500m sans chauffage!
    bisous à vous deux
    El Nouche , vache normande à ces heures perdues

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  5. Salam Aleikoum les routards ! C'était juste pour vous féliciter d'avoir choisi la crise pour partir. Essayez de passer par la Colombie pour nous rapporter un petit souvenir local ;-)
    Sinon si vous avez le temps jetez un ptit coup d'œil aux messages du 1er mai pour voir les conseils de mon père qui s'est gouré d'article.

    Voilà, bon courage pour la suite ça risque d'etre dur (surtout la route 66 ^^) : http://www.youtube.com/watch?v=xAy7WVlsCWU

    Bisous les babas !

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  6. hello les baroudeurs,
    moi aussi je vote pour garder le grizzli style !! tant qu'il ne sent pas l'encens de yack ;-)
    Très belles photos et beau parcour...
    Je vous envoie de la chaleur du Sénégal,
    Take care & keep in touch
    Estelle l'africaine qui devrait bientôt changer de continent inch'allah...RV à pouilley entre temps!!

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  7. ye tetelle ca fait plais d'avoir de tes nouvelles par ce biaias la

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