jeudi 4 juin 2009

Les mystérieuses cités d'or...

Cusco, l'ancienne capitale Inca déchue, la capitale culturelle du Pérou.

Sa place des armes bordée d'une cathédrale trois étoiles et d'une église rivale, ses manifestations quotidiennes en tous genres, ses gendarmes qui quadrillent le centre historique et touristique en chasse de signes extérieurs de pauvreté, son marché couvert fermé pour cause de rénovation qui bouttent les commerçants sur les trottoirs environnants, vendeuses de jus de fruits, couturières, marchands de saucisses, de fruits et légumes, étalent leurs marchandises sous des parasols. Il faut dire que le soleil d'hiver réchauffent rapidement l'air frais de la nuit.

De chaque coin de rue sort une musique, du reaggaeton à la cumbia, de Ben Harper à une fanfare itinérante, la ville est perpétuellement bercée par une rumeur de fête.
Notre QG se trouve dans les hauteurs du centre historique que nous gagnons par un labyrinthe d'escaliers pavés. De notre terrasse s'étend le spectacle de la vie citadine s'organisant autour de la place des armes.

Cusco est pleine de touristes. Nous voyons des magasins "North Face", des bars dignes du Vème arrondissement de Paris, des cartes à faire saliver un ascète et des marchands de drogue en tous genres qui jouent à cache-cache avec des policiers pas dupes.
Nous avons retrouvé nos habitudes alimentaires des grandes villes, à savoir se gaver de jus de fruits (parfois inconnus comme le tumbo, genre de fruit de la passion et de grenade ou la nonni, fruit qui sent les pieds mais qui parait-il a des propriétés curatives spectaculaires) et d'almuerzo (repas du midi) sur les tables en bois du marché.

Dans ce dédale pavé, subsistent encore et toujours à l'envahisseur des pans de murs incas tels des puzzles de blocs de pierres et Le Temple du Soleil (nom de baptème : Monasterio de Santa Domingo).

A l'évocation de ce titre tintinesque, notre coeur fait boum comme les moteurs Simoun et nous nous payons le ticket. Quelle déception! Evidemment les conquistadors ont transformé les murs et les arbres d'or en vulgaires lingots, evidemment les prêtres incas ne mettent plus feu aux bûchers avec une loupe et ont troqué leurs ponchos contre des robes ecclésiastiques mais tout de même, il n'y a rien d'intéressant à se mettre sous les yeux pour faire marcher son magination... Sauf une pierre à quatorze angle et une vierge en costume traditionnelle péruvien, sexy!

Si cette ville grouille de gringos et de prix à marchander c'est évidemment pour sa richesse coloniale et ses ruines incas mais surtout parce qu'elle est le point de départ vers une merveille incontestable : le MachuPicchu.

Le MachuPicchu c'est... comment dire? Une pompe à fric pour qui ne possède pas un minimum de forme physique, un sens inné du marchandage et un estomac rodé aux almuerzos du marché. Pour accéder à Aguas Calientes, la cantine et le dortoir, il faut soit marcher et payer 250$, une excursion mythique sur le chemin de l'inca à la queue-leu-leu avec le quota de 2000 touristes, soit prendre le train et payer 90$ A/R (le train le plus cher du monde), soit utiliser le système D est c'est biens sûr l'option que nous avons choisi.

Première étape : le bus reliant Cusco à Santa Maria, 6h de voyage annoncées, départ 12h30. En fait 8h de voyage avec un départ à 14h. Nous zigzaguons à travers les lacets interminables d'une route vertigineuse dans les odeurs de la crème "Nonni-frott" : un VRP passe une heure à vanter les mérites dee son produit avec échantillon à l'appui. "Et même si vous êtes en bonne santé, Nonni-frott vous permet d'y rester!". L'odeur de vomi est couverte par l'odeur de menthol, nous passons le col sans heurts digestifs, qui l'eut cru?

De l'autre côté de la montagne, se dessinent des sommets vertigineux derrière des nuages lourds éclairés par le couchant.

Nous découvront la jungle de la vallée sous la lumière des phares... Elle n'en est que plus mysterieuse. A Santa Maria, il fait chaud et flotte une odeur de végétation humide bientôt couverte par notre odeur de citronnelle. Nous nous endormons bercés par le grigri des insectes nocturnes...

Deuxième étape : rejoindre la centrale hydro-électrique en taxis collectifs ou en combis. La piste est aussi impressionnante que la route goudronnée : elle longe une vallée abrupte verte de bananiers, bambous, caféiers et autres plantes inconnues. Dans le taxi qui ne part qu'avec cinq personnes à son bord, nous finissons à huit plus les sacs de patates.

Troisième étape : de la centrale marcher trois heures jusqu'à Aguas Calientes en suivant la voie ferrée. Sans le savoir nous contournons le MachuPicchu (montagne vieille) et le WaynaPicchu (montagne jeune). Nous n'avons rien vu... Sur le chemin nous barbottons dans un torrent glacé sans se douter que les moustiques locaux n'attendaient que la mise à nue de nos peaux de gringos pour se mettre à table...

Dernière étape : monter les 400m de dénivellé séparant Aguas Calientes du MachuPicchu, aux aurores, pour être sûrs de faire partie des premiers arrivants, heureux gagnants de l'ascension du WaynaPicchu. L'accès à cette montagne n'est autorisé que pour 400 personnes par jour, 200 à 7h et 200 autres à 10h. A 4h30 nous dégainons la frontale et attaquons les escaliers de pierres. Mission accomplie, nous arrivons à 5h30 devant les portes closes où se pressent les prétendants au titre du WaynaPicchu's winner, yeah! Nous sommes les numéros 19 et 20 sur les 200 du groupe de 10h, yeah!

Enfin, nous prenons le temps de mesurer ce qui s'étend sous nos mirettes... Le ciel est clair... Le soleil se fait attendre... la vieille cité inca invisible depuis la vallée et révélée au monde en 1911, est bien là, avec toutes ses maisons, ses temples, ses terrasses vertigineuses, son observatoire astronomique, son palais et ses fontaines... Nous essayons de nous imaginer la vie ici, dans cette ville morte peuplée de touristes venant des coins fortunés de la terre.

Le soleil arrose le sommet du WaynaPicchu et descend, impérturbable, poser les ombres et les reflets dorés sur les ruines de granit gris. Nous piochons ça et là des bribes d'explications données par des guides à des groupes de touristes. Les maisons sont construites en trapèze pour résister aux tremblements de terre, technique qui a fait ses preuves. La ville aurait été désertée de peur qu'elle ne tombe aux mains des espagnols... Théorie à vérifier.

Nous marchons à flanc de falaise jusqu'au pont levis inca : trois troncs joignent le chemin vertigineux volontairement sectionné. Avec ou sans ce pont dangereux, nous n'aimerions pas nous promener dans le coin...

Vers 10h30, après avoir déambulé "en ville" et s'être restaurés avec du thon en boîte, nous décidons d'attaquer l'ascension du WaynaPicchu, pointée comme un doigt vers le ciel.

Ce n'est pas l'heure la plus fraîche mais par chance nous montons du côté ombragé. On monte, on monte, à quatre pattes même... La pente est si raide qu'il y a des cordes pour se hisser de marche en marche. Puis nous arrivons au sommet, exténués... Nous entrons dans les ruines du poste de garde et nous nous retrouvons à gravir d'autres escaliers avec le vide autour de nous.

Le vertige se fait ressentir ; Cécile est tétanisée et François affiche une fausse tranquilité. L'abîme est vraiment grand et le vide... attirant... A pas de tortue, nous nous hissons au plus haut point du WaynaPicchu. Le spectacle est grandiose, la cité inca devient minuscule et le cadre naturel prend toute sa mesure. L'énergie environnante nous submerge.

Nous trainons dans les mystérieuses cités d'or pour en profiter un maximum et redescendons sur les genoux dans la ville vivante.

Pour notre dernière soirée à Aguas Calientes nous nous offrons un petit resto. La plupart offrent un menu touristique à 15 soles soit environ 4 euros. A ce prix là, le cordon n'est pas bleu et la soupe est instantanée. Nous nous réchauffons et célébrons cette journée en buvant des Piscos Sours et dégustons notre menu la tête pleine de plats français.

Le lendemain matin, départ à 6h par le chemin inverse jusqu'à Cusco.

Nous revisitons la ville et nous y reposons quelques jours. L'Equateur est dans nos têtes mais avant nous rêvons de la Cordillère Blanche, la plus belle des Andes parait-il. Elle est de toute façon sur la route de l'Equateur.
Au revoir et à bientôt...

6 commentaires:

  1. Machu Picchu enfin la cité mytique nous la voyons
    encore mieux que dans un guide touristique nous
    savions qu'il avait du monde mais à ce point!!mais
    bravo arrivé 19/200 faut le faire.Quelle musculation quelle endurance une promenade dans la
    forêt de St Sé vous paraitra bien fade!!
    gros bisous de mampap

    RépondreSupprimer
  2. Ta cousine Julie, Mickaël et Lily-Rose5 juin 2009 à 02:05

    Coucou et vraiment ravie de pouvoir suivre vos supers aventures!!! J'ai lu tout votre blog hier soir d'une traite tellement c'est palpitant !! Vos resumés, vos photos tout est vraiment génial !!!!!!
    Ahhhh les mystérieuses cités d'or avec Esteban Zia et Tao que de souvenirs avec les ptits reportages à la fins des episodes !!!

    Nous vous faisons de gros gros gros bisous et à tres vite pour suivre vos aventures.

    Julie, Mickaël et Lily-Rose.

    RépondreSupprimer
  3. that's it !! barbie et ken sont de plus en plus présents dans les paysages, that's amazing et touchant! La maitrise du texte est de plus en plus flagrante : avez vous en scred embauché un nègre (desireless?) ?
    love de la syssy bouli corporation and of course marie miriamiam (qui est de plus en plus fière d'être votre fashion agent).

    RépondreSupprimer
  4. yaaaaaaaa vertigineux le vertige..

    RépondreSupprimer
  5. a l'intention de francois la cannibalisme est prescrit ...

    RépondreSupprimer
  6. I coeur le thon en boite
    Fanny la soeur

    RépondreSupprimer