jeudi 12 mars 2009

17 heures dans le train patagonien

Lundi 2 nous décidons d'attendre le train pour rentrer à Villa la Angostura, dans la maison de Nacho et Flora. Il y a un départ hebdomadaire le vendredi suivant de San Antonio Oeste à 22h, soit 5 jours à attendre. Que faire ?

Shopping, plage, cinéma, marcher, manger. De cette attente il en ressort une petite robe et une chemisette, plus de poils sur les parties visible de Cécile (les filles, pour plus de détails sur cette aventure, rdv en bas de page), le film "Milk", quelques kg de viande dans le ventre de Francois et une cure de légumes pour Cécile, quelques marques de bronzages supplémentaires, 2 nuits passées à Las Grutas (équivalent du Cap d'Agde, version Argentine) et enfin nous voici à la gare. Il est 15h. Jamais nous n'avions autant désiré prendre un train. Et plus c'est long plus c'est bon, ha ca !

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, nous aimerions faire un intermède documentaire sur la situation du réseau ferroviaire argentin, ou l'annonce d'un déclin. Les investisseurs anglais avaient tissé l'Argentine d'une toile de rails incroyable, la plus développée d'Amérique du Sud. Le réseau fut nationalisé à la fin des années 50 et victime de ses nombreuses crises économiques, jamais le gouvernement n'a pu investir dans l'entretien de ses 40 000 km de voies ferrées. Doucement mais surement, tout le réseau tomba en ruines. Plus aucun train ne circule. Des villes se sont éteintes, des villages entiers se sont dépeuplés. Dans chaque grande ville il y a une gare fantôme habitée de wagons en ruines, l'herbe pousse autour des rails, c'est étrangement pathétique.

Et dans ce cimetière ferroviaire perdure une grande ligne, le train Patagonien qui relie l'Est et l'Ouest du pays, 1500km. Il s'arrête dans ces vieilles gares, roule sur ces vieux rails et les wagons ont la couleur des années... passées.

Voir cette vieille locomotive fonctionner c'est vraiment émouvant. Comme un vestige entretenu qui peut mourrir d'épuisement à chaque instant.


Bref, nous nous armons de munitions nutritives, nous prenons la température de cette gare improbable pendant quelques heures. Les gens arrivent doucement, avec cabas, chaises de camping, enfants et bébés et tous nous attendons ce train.

Une lumière arrive du lointain accompagnée de sifflement et le quai entre en effervescence. Le miracle se produit, une énorme locomotive déboule dans une odeur de pot d'échappement tirant avec elle des wagons de toutes sortes dont deux de classe touriste, la moins chère (36 pesos soit 9 euros), la notre...
Et là, on hallucine.

Ah on voulait du roots? Et bien on est servis : on se retrouve sur une banquette de trois en vis à vis avec une banquette de trois, avec deux mamans portants un bébé et un enfant sur leurs genoux. Ça sent l'homme viril, il y a des sacs partouts, dessus, dessous, entre les sièges. Des ventilateurs brassent l'air saturé au dessus de nos têtes. Il nous faut peu de temps pour nous rendre à l'évidence, on ne va pas beaucoup dormir. Alors que faire? Une cigarette avec les squatteurs de l'entre-wagons et une visite approfondie de la rame. En plus de nos deux wagons de troisième classe, nous découvrons un wagon bar-restaurant avec tables et chaises, serveur en smoking dans un décor surranné, un wagon couchette où d'ailleurs les toilettes sont approvisionnées en savon, papier et eau, un wagon avec sièges inclinables et... un wagon cinéma! Avec sièges rembourrés et trois séances!

Mais nous, nous avons préféré jouer l'expérience de l'extrème jusqu'au bout et savourer tous les paysages qui défilaient en panoramique devant nos yeux...

Nous sommes tout de même aller boire une bière et jouer aux échecs au wagon bar. Tout le monde flottait dans un état de demi-sommeil comme des zombies. Il y en a même un qui a gerbé toute sa bière et ses empanadas sans complexes sur la table de derrière.


Ce fut 17h de pire et de meilleur.

Nous avons traversé la steppe patagonienne. Dans les rares villages ou nous nous arrêtions, à minuit ou à 5h du mat', les gens faisaient coucou ou la course train contre voiture, ou train contre mobylettes. Nous avions vraiment l'impression d'être dans l'attraction de la semaine.


Et quand enfin nous sommes arrivés à la gare de Bariloche, nous avons ressenti cette impression de "retour à la maison". La soirée organisée par les deux frères, nacho et mati, fut à la hauteur de nos espérances les plus folles : asados sans limites et un lit.
Spéciale dédicasse à Nacho et Flora qui nous ont plus qu'accueilli dans leur maison, merci pour tout. On vous attend de pied ferme en France...


Depuis nous avons été vendeur de choripan sur une compétition de motos et caballeros dans la réserve de Los Siete Lagos. Entendez par là que nous avons aidé Mati à vendre ses sandwichs-saucisses et que nous avons fait un grand tour de cheval aux Cabalgatas Correntoso. Francois a retrouvé Moncho, son cheval à propulsion arrière d'il y a 2 ans.



Nous re-prenons des vacances (!!!) avant de partir pour le Chili,


Au revoir et à bientôt.

PS : Revenons sur le moment "Femme".
Vous imaginez les tenues de 6 jours de plage : bikinis jupe et débardeur. Normalement rien ne dépasse tout est doux comme du velours, les moindres replis du corps sont lisses comme des bourlets de bébés et votre homme ne se doute pas du potentiel pileux de votre corps. Normalement.
Sauf quand on arrive dans un trou d'Argentine où aucune magicienne ne pratiquent le tour de la cire. J'ai beau être superforte dans le maniement de la pince à épiler, je ne suis pas contortionniste. Bref, pas de jupes pendant six jours. Autant vous dire qu'arrivée dans une agglomération digne de ce nom, je me suis mise en chasse. J'ai trouvé Cécilia dans un petit salon un peu crado. Tout pareil qu'en France, causette et "Mazette quels poils!". En quelques grosses couches d'une cire vert bouteille tout est presque parti, enfin.

8 commentaires:

  1. buenas tardes caballeros,finement joué le documentaire sur les trains argentins on se croirait dans un film de Kustu Rica ou sont les poules chèvres et cochons avec un air d'accordéon
    la chaine Voyage pourra vous embaucher à votre retour.Cécile c'est l'aventure il faut laisser la
    nature se faire nous descendons du singe il ne faut pas l'oublier.gros gros bisous mampap

    RépondreSupprimer
  2. vous avez l'air heureux !quand on lit vos messages le sourire se dessine sur nos lèvres! un petit pincement car vous nous manqués déja (hé oui la sensible a parlé)mais bon on voit que vous profitez a fond ne nous oubliez pas!!!!!! gros bisous paupau

    RépondreSupprimer
  3. ca commence a prendre tuornure ce raid crado et un brin de coquetterie ne fait pas de mal.. vous avez l'air radieux et detendu nickel

    RépondreSupprimer
  4. Yo Ken Yo Barbie j'adore vos aventures & bordel je crois fort en votre amur !

    RépondreSupprimer
  5. Pareil, je vous trouve radieux.
    Des bises d'ici où le printemps est arrivé sans crier gare, et si vous êtes bien sages et que vous envoyez encore plein de photos de vous, vous aurez en prime l'image collector de fesses franc-comptoises devant le Mont Blanc (Cécile je suis certaine que tu vois qui s'est fait immortalisé de la sorte).

    RépondreSupprimer
  6. Et l'excellente crème "Dépilminou" ? fallait pas l'oublier !

    RépondreSupprimer
  7. j'ai bien rigolé à tes histoires de poils .. je suis souvent aux prise avec cette sinistre réalité (on m'appelle cactus-billy ), j'ai à moi seule rempli 5 couettes et autant d'oreillers pour la croix-rouge !
    nous suivons votre périple avec bonheur !
    gros câlins Marie-Anne

    RépondreSupprimer
  8. coucou suis au tel avec aurore et on t'aime!!!!
    la flo

    RépondreSupprimer